“Femmes et violences dans la rue” – Intervention militante – 24.11.2015

Débat organisé par la Plateforme Droits des Femmes 38 et SEVE (association de la vie étudiante du campus de Grenoble), à 17h30 à EVE, campus de Saint Martin d’Hères (38)

 

Suite à quelques incidents, Égaliscope était la seule structure présente au débat, qui s’est donc transformé en échange avec le public, basé sur une intervention militante en 2 parties.

Il s’agissait d’introduire le débat en commençant par définir le harcèlement de rue comme une des violences de genre exercées sur les femmes en raison de leur sexe et comme le résultat du système de domination patriarcale dans lequel nous vivons.

Première partie  : différentes initiatives mises en place par les femmes pour lutter contre le harcèlement de rue, internationales et nationales.

Pour ce faire, l’intervention s’est appuyée sur une analyse de plusieurs exemples internationaux (une publicité amusante au Pérou, l’histoire d’un van qui fait des siennes au Liban , la création d’une “carte du harcèlement” en Egypte, et pour finir, un article sur les femmes réinvestissent les terrasses ambulantes au Pakistan) et nationaux (“Place aux femmes“, à Aubervilliers, “projet crocodiles” , les sites de “paye ta shnek” et de Hollaback)

Seconde Partie : les conséquences.

Pour présenter les conséquences, il fallait déjà commencer par quelques définitions, telles que “risques réels” ou “risques représentés”. Afin d’aborder la question du sentiment d’insécurité (1ère conséquence), les propos s’appuyaient sur deux enquêtes (enquête effectuée en Île de France et L’enquête ENVEFF ) tandis que les modifications de comportements (2ème conséquence) étaient illustrés par les travaux en géographie sociale issus de l’université de Bordeaux (article sur les espaces publics bordelais)

L’idée clé de notre conclusion : “Les espaces pour tous ne sont donc pas des espaces pour TOUTES et TOUS”.

Afin de resituer l’intervention dans son contexte géographique (débat sur le campus) un petit aparté sur l’université est venu finir la prise de parole (illustré par le travail du collectif Clashes ).

Conclusion

La conclusion portait sur des acteurs prépondérants dans cette problématique : les médias.

  • L’affichage (publicitaire ou non), véhiculant une image des femmes “fragiles”
  • Les magazines féminins, enseignant par omission quelles sont les zones à éviter (les zones dont on ne parle jamais dans les revues destinées aux femmes)
  • Journaux (télévisés ou papiers) qui n’oublient jamais d’insister sur les victimes, permettant ainsi de facilement s’identifier à elles, mais laissant les agresseurs dans le flou, dans la zone de l”inconnu”

Extrait de notre conclusion :

“Aucune interdiction formelle donc, seulement des murs invisibles. A franchir à “nos risques et périls” : le risque de subir la DOUBLE PEINE. L’agression ET la responsabilité de cette agression. Sans compter l’humiliation qui va avec. Responsabilité et humiliation, deux des raisons pour lesquelles seules 21 %* des femmes se rendent au commissariat ou gendarmerie et seules 17 %* des femmes portent plaintes ou déposent une main courante. Mais pour 84000* viols ou tentatives de viols annuels, moins de 6000* condamnations. Dans ces conditions, il est difficile de croire que la justice sévira pour du harcèlement de rue. Difficile aussi pour les femmes de trouver le courage d’aller porter plainte quand elles sont peu retenues.”

Et pour ne pas terminer sur des notes négatives, il fallait énoncer qu’il existe des possibilités d’actions et en citer quelques unes (Produire des statistiques plus fines ; Impliquer d’avantage les municipalités ; Éviter certaines mesures telles que l’extinction totale de l’éclairage public etc.)

→ Il s’agit de prendre en compte les caractéristiques rendant l’espace urbain attractif pour les femmes car s’il l’est pour les femmes, il l’est aussi pour les hommes tandis que la réciproque n’est pas vraie.

Pour trouver des solutions ensemble, vous pouvez nous écrire : contact@egaliscope.fr

Gaëlle DAVID

Toutes les données accompagnées d’un * sont issues de la 8ème lettre de l’Observatoire National des Violences faites aux Femmes.

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